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parolessansmusique
7 décembre 2008

TWO LOVERS

Joaquin_Phoenix_prend_sa_retraite_fichefilm_news

Vu hier soir Two lovers , le dernier James Gray. Bouleversant. Mise en scène impeccable. Précision. Efficacité. Un mélo pas loin de la tragédie. Le propos est classique :
X aime Y qui aime Z qui aime W . X veut protéger Y qui veut protéger Z qui veut être protégée par W.
Resserrement des lieux et des cadrages;  appartement chaleureux et étouffant , inquiétude des parents , amour qui se fait chaîne . Fabrique de souvenirs devenant un présent sans cesse recommencé, photographies affichées sur le mur qui regardent plus qu'elles ne sont regardées ; mariage, enfants, passages de relais, fêtes familiales fondatrices.
  Il n'y a pas mort d'homme mais pas loin; le héros suicidaire renonce au désir d'être autre et ailleurs , aux photos d'art en noir et blanc de paysages désertés par les hommes,  au mirage de la blondeur de la voisine ( ah ! le jeu des cheveux de Gwyneth Paltrow, qui masquent son visage lors de l'étreinte sur le toit de l'immeuble ou se délient quand Michelle laisse Léonard, médusé, sur le trottoir !) 
Joachim Phoenix incarne magistralement Léonard. Il avance, le corps  légèrement voûté , pataud comme un adolescent , emmitouflé dans des vestes qui le dissimulent , les jambes raidies, tirant dans les premières images du film, des vêtements sous plastique à livrer , car son avenir, qu'il traîne ici derrière lui , c'est le pressing oppressant de son père et de son beau-père. Ce corps qui ne se libère que dans l'échappée nocturne en boîte ou dans la force du désir, crève l'écran.
Quand Léonard offre à la brune la bague qu'il destinait à la blonde, on ne peut que s'identifier douloureusement à lui car qui ne s'est pas dit un jour qu'il devait impérativement partir et ... est resté.            

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