Rupture
Semaine épistolaire sur France Culture dans l'émission de Raphaël Enthoven, les chemins de la connaissance.
Après les lettres d'Héloïse à Abélard, celles d'Isabelle de Bourbon Parme à l'archiduchesse Marie-Christine, celles d'Apollinaire le « mal aimé » à sa Lou, était évoquée, ce soir-là, la correspondance entre Flaubert et Louise Colet.
On sait que l'auteur de Madame Bovary aima avec passion ( du moins avec toute la passion dont il était capable ) deux femmes : Elisa Schlesinger (qui servit en partie de modèle à Mme Arnoux dans L'Education sentimentale), épouse d'un éditeur de musique, et Louise Colet avec laquelle il entretint une liaison orageuse de 1846 à 1854.
Retenons la lettre de rupture à cette dernière comme un modèle de muflerie.
A Louise Colet
Paris, mardi matin 6 mars 1855
Madame,
J'ai appris que vous vous étiez donné la peine de venir, hier, dans la soirée, trois fois chez moi.
Je n'y étais pas. Et, dans la crainte des avanies qu'une telle persistance de votre part pourrait vous attirer de la mienne, le savoir-vivre m'engage à vous prévenir que je n'y serai jamais.
J'ai l'honneur de vous saluer.
Gustave Flaubert
Pas de faux semblants ! Pas l'ombre d'un lot de consolation !
Du glacial, du définitif, de l'expéditif.
Quatre phrases : les deux premières sont factuelles , la dernière n'est qu'une formule ( formalité ?) de « politesse ».
Je me demande ce que les 107 femmes convoquées par Sophie Calle autour du mail de rupture de G. , en auraient tiré .